Cours sur la douleur / Seminaire : La fibromyalgie
La fibromyalgie : maladie ou syndrome ?
Jean SIBILIA
Service de Rhumatologie – CHU de Strasbourg
1, avenue Molière - Strasbourg
Service de Rhumatologie – CHU de Strasbourg
1, avenue Molière - Strasbourg
Depuis quelques années, le concept de fibromyalgie ne cesse de progresser mais il inquiète de plus en plus le médecin et son patient.Le médecin est inquiet car il ne comprend pas le vécu douloureux du patient, le mode d'expression de la douleur et la mise en échec presque systématique des différentes tentatives thérapeutiques.Le patient est inquiété par la perplexité du médecin qui s'acharne à mettre en évidence une anomalie biologique ou d'imagerie qu'il ne trouve pas. Cette inquiétude, entretenue par une incertitude diagnostique persistante, est le facteur essentiel expliquant les difficultés de la prise en charge de la fibromyalgie. Pour essayer de démystifier cette affection, il faut essayer de répondre à 5 questions principales.
1) Comment définir cette affection ?
La fibromyalgie se caractérise cliniquement par des douleurs chroniques musculo-tendineuses diffuses, associée presque constamment à une asthénie, des douleurs articulaires et des troubles du sommeil. Le cœur du problème semble être le syndrome douloureux autour duquel gravitent différentes manifestations fonctionnelles, organiques ou psychiques (4). Cela peut être représenté comme une cocarde faite de cercles concentriques qui définissent le spectre clinique de cette affection. Dans une situation assez similaire, le symptôme central peut être l'asthénie associée très souvent à différentes manifestations douloureuses et fonctionnelles. Dans ce cas, ce syndrome est appelé syndrome de fatigue chronique mais globalement, ces deux entités sont très proches.
L'expression, presque exclusivement fonctionnelle, explique qu'il est souvent difficile d'affirmer rapidement le diagnostic. Pour essayer de faciliter la démarche diagnostique, l'American College of Rheumatology, en 1990, a proposé deux critères : l'un décrivant la douleur, l'autre définissant 18 points douloureux particulièrement sensibles (Tableau 1) (1). Malgré le bien-fondé théorique de cette classification anglo-saxonne, il faut reconnaître que ces critères sont très peu spécifiques, ne reposant que sur une appréciation essentiellement subjective de la douleur. Ils ont eu certainement pour mérite d'essayer d'unifier des syndromes douloureux chroniques inexpliqués mais ils ont eu aussi l'effet pervers de créer une entité apparemment définie alors que ce n'est probablement qu'un syndrome. L'expérience clinique montre qu'il n'y a pas de critère diagnostique idéal mais la présentation clinique des patients est assez stéréotypée avec trois éléments dominants :
· Il s'agit de patient qui ont "mal partout", sans que ces douleurs revêtent une systématisation clinique particulière ou soit rythmées par un horaire particulier. Néanmoins, ces douleurs s'aggravent souvent à l'effort, rendant des activités quotidiennes très fastidieuses. Souvent, ce syndrome douloureux est un véritable état d'hyperalgésie rythmé par les gestes de la vie quotidienne (2; 4; 9; 10).· Ce syndrome douloureux est presque toujours associé à une importante asthénie et à diverses manifestations fonctionnelles. Cliniquement, l'intensité et la diffusion de l'hyperesthésie, reproduite par palpation de la peau et des zones péri-articulaires sont caractéristiques mais il n'y a aucune autre anomalie objective.· Les thérapeutiques antalgiques ou anti-inflammatoires les plus diverses sont mises presque systématiquement en échec, aggravant parfois les douleurs et se compliquant souvent d'une intolérance médicamenteuse.
Ces trois éléments, observés chez la plupart des patients, ne sont observés dans aucune autre affection organique bénigne ou maligne.
2) La fibromyalgie est-elle une maladie de la société moderne ?
Pour certains, la fibromyalgie a remplacé la spasmophilie et pourrait être un
syndrome névrotique dont l'expression est propre à notre société. Les arguments
habituellement avancés sont l'absence de fibromyalgie dans les descriptions
médicales anciennes et surtout l'absence de fibromyalgie dans des populations
socialement moins évoluées. En fait, la fibromyalgie est peut-être bien une
entité propre aux sociétés occidentales mais elle est décrite depuis longtemps.
W. Gowers a décrit en 1904 une entité comparable en l'appelant rhumatisme
musculaire (8). Ultérieurement, d'autres noms ont été donnés à des entités
proches : fibrositis, polyenthésopathie, syndrome polyalgique idiopathique
diffus. Toutes ces appellations ont entretenu la confusion qui règne quand on
parle de fibromyalgie.
3) Quelle est la prévalence et les caractéristiques épidémiologi -ques de ce syndrome douloureux ?
Sa prévalence est certainement importante mais elle varie selon les études. Elle est estimée à 0,8% en Finlande; 2% aux USA, 10,5% en Norvège. En France, nous ne possédons pas de chiffre précis, ni même d'estimation pertinente. Il s'agit d'une affection principalement féminine (70 à 80% des cas). L'âge de début se situe entre 20 et 55 ans mais la maladie peut débuter chez l'enfant ou à
l'adolescence. Le plus souvent, elle est observée chez la femme
péri-ménopausique. Il semble exister des formes familiales mais elles sont rares
(3). Il semble aussi que ce syndrome fibromyalgique soit un motif de consultation de plus en plus fréquent, comme l'atteste une étude canadienne qui a montré que cette affection se place au deuxième rang des consultations, après l'arthrose (13).
En France, on semble observer un phénomène analogue avec des consultations de plus en plus fréquentes de sujets souffrant de douleurs diffuses chroniques et rebelles aux
antalgiques usuels.
4) Quels sont les mécanismes pathogéniques ?
La fibromyalgie est un syndrome dont on ne connaît pas, à ce jour, la ou les
étiologies mais différentes hypothèses sont évoquées. Schématiquement, deux
conceptions s'opposent.
La "théorie organique"
- Les partisans d'une hypothèse organique ont évoqué tour à tour une théorie dite périphérique mettant en cause le muscle ou l'enthèse mais dans l'état actuel des connaissances, il n'y a pas d'argument objectif dans ce sens.
- L'hypothèse d'une origine neuro-endocrinienne, mettant en cause la sérotonine, l'hormone de croissance ou la mélatonine, a été évoquée mais avec des résultats extrêmement controversés qu'il est souvent difficile d'interpréter. Toutes ces perturbations, observées parfois tout à fait objectivement (par rapport à un groupe placebo), ne permettent pas de savoir s'il s'agit de la cause ou de la conséquence de ce syndrome. De plus, la découverte de ce type d’anomalie ne démontre pas forcément l'existence d'une affection organique car dans différentes affections psychiatrique, en particulier dans la dépression, on observe aussi des perturbations des médiateurs neuro-endocriniens.
- La théorie la plus séduisante met en cause des perturbations des voies nociceptives. Différentes hypothèses sont envisageables, en particulier une modification de l'action des acides aminés excitateurs régulant les nocicepteurs centraux. Les plus étudiés ont été ceux qui agissent sur les récepteurs appelés NMDA (N-méthyl-D-aspartate) sans que l'on ait pu détecter d’anomalie véritablement spécifique. Ce contrôle central de la douleur, qui met en cause de nombreuses autres substances connues ou inconnues, est une voie de recherche passionnante qui permettra peut-être de résoudre l'énigme de la fibromyalgie.
La "théorie psychiatrique"
La deuxième conception est psychiatrique, suggérant que la fibromyalgie
pourrait être une forme de somatisation entrant dans le cadre d'une affection
névrotique ou parfois un syndrome dépressif masqué.
Cette hypothèse ne permet peut-être pas d'expliquer l'ensemble des manifestations de
la fibromyalgie mais il a été démontré récemment, dans une étude particulièrement bien menée qu'un terrain propice à la somatisation favorise l'apparition d'un syndrome fibromyalgique après un traumatisme (11; 12).
Néanmoins, cette étude démontre aussi qu'un certain nombre de patients
caractérisés par un profil de somatisation ne développeront pas de douleur
chronique, suggérant ainsi l'existence d'autres facteurs. Il est donc
vraisemblable que la somatisation ou l'anxiété et la dépression sont surtout des
facteurs amplificateurs de la douleur mais pas forcément des facteurs
initiateurs (6; 7). En fait, il est vraisemblable que les syndromes fibromyalgiques soient des affections multifactorielles qui pourraient se caractériser par l'association de trois facteurs complémentaires dont le "poids" respectif peut varier selon les individus :
1) un facteur déclenchant qui est assez fréquemment identifié. Schématiquement, deux cas de figure sont observés :
· l'apparition d'un syndrome fibromyalgique après une affection virale, une borréliose de Lyme (en particulier en Alsace), un traumatisme physique et/ou psychique (souvent un accident de la route) ou au cours d'une affection immunologique comme une polyarthrite rhumatoïde, un lupus ou une sclérose en plaque est possible (5). Ce type d'association est certainement un facteur de confusion, rendant le diagnostic différentiel particulièrement difficile;· il est assez fréquent d'observer des patients d'âge moyen dont les douleurs apparaissent à la suite d'un effort inhabituel. Initialement, la symptomatologie semble typiquement mécanique, liée à une ou plusieurs localisations arthrosiques, puis le tableau se pérennise, répond moins bien aux antalgiques et prend une ampleur disproportionnée.
2) Des facteurs "amplificateurs
de la douleur" sont presque constamment observés. Il s'agit de stigmates de
somatisation ou d'une composante névrotique anxieuse ou dépressive qui précède
souvent l'apparition du syndrome douloureux. Ces facteurs modifient très
certainement la perception et l'expression de la douleur. Fréquemment, ces
facteurs semblent prendre de l'importance après une période de surmenage
physique ou psychologique (5).
3) Des facteurs environnementaux
et sociaux sont observés dans de nombreuses situations. Ils peuvent participer
au développement et à la pérennisation du syndrome douloureux. Il s'agit assez
souvent de difficultés relationnelles familiales ou des antécédents d'agression
physique ou sexuelle au cours de l'enfance ou de l'adolescence. Ces éléments qui
concourent certainement au développement des "facteurs amplificateurs de la
douleur" sont difficiles à identifier au cours d'une première consultation dont
l'objectif principal est d'éliminer une maladie organique. Souvent, lors de
cette consultation, le malade ne souhaite pas aborder ces problèmes, préférant
"l'échappatoire" d'une possible affection organique.
5. Quels sont les règles pratiques ?
Quels que
soient les mécanismes pathogéniques, le syndrome fibromyalgique existe comme
l'atteste le nombre de patients douloureux chroniques qui consultent, décrivant
un syndrome douloureux chronique, assez stéréotypé. En pratique, différents
points semblent importants à respecter.
1) Il faut savoir reconnaître la douleur et accepter qu'elle soit responsable d'un handicap, que le mécanisme principal soit somatique ou psychiatrique. La reconnaissance du symptôme semble être fondamentale dans la prise en charge de ces patients. L'attitude et le
discours du médecin doit donc être adapté (9; 10).
2) Le diagnostic de fibromyalgie est un diagnostic d'élimination. En d'autres termes, il est indispensable
d'éliminer toute autre affection douloureuse chronique organique mais aussi
psychiatrique (Tableau 2). On assiste actuellement à un "débordement" qui est d'appeler "fibromyalgie" tout syndrome douloureux chronique apparemment non organique. En fait, c'est un abus de langage car bon nombre d'affections psychiatriques névrotiques ou psychotiques peuvent s'exprimer par un syndrome douloureux. Il convient de rechercher ces affections avant d'évoquer le terme de fibromyalgie. En pratique, toute fibromyalgie justifie un bilan complet pour ne
pas méconnaître une affection chronique potentiellement curable.
3) Quand la fibromyalgie s'associe à une autre affection chronique (polyarthrite, lupus …), ce qui est observé dans 30 à 40% des cas, il est primordial de savoir distinguer les douleurs liées au syndrome fibromyalgique. Cette distinction aura le mérite de nous inciter à ne pas majorer de façon intempestive les traitements anti-inflammatoires ou
immunomodulateurs qui n'ont habituellement aucun effet sur des douleurs de type
fibromyalgie.
4) La prise en charge du patient justifie des explications claires qui doivent bien distinguer "ce que l'on sait et ce que l'on ne sait pas". Il est préférable d'expliquer au patient les
limites de nos connaissances plutôt que de se "retrancher" derrière le terme
"fibromyalgie" qui donnera au patient la conviction de souffrir d'une affection
bien définie. Ce discours doit être rassurant puisqu'il n'existe pas de
complication grave de ce syndrome. Il est nécessaire d'expliquer qu'il ne s'agit
pas d'une maladie organique au sens classique du terme mais d'une maladie
multifactorielle comprenant une part psychique. De ce discours découlera une
prise en charge globale qui aura au moins le mérite de dédramatiser une
situation souvent dominée par l'inquiétude d'un diagnostic de maladie
sévère.
5) Dans la prise en charge de ces
patients, il faut proposer une prise en charge psychologique et dans la mesure
du possible, un contrôle antalgique médical acceptable. Si les antalgiques
classiques n'ont pas d'effet majeur, ils permettent généralement "en passant un
contrat avec le malade" de limiter l'expression de la douleur. Il est impératif
d'éviter le recours aux morphiniques dont l'efficacité est d'ailleurs très
modeste. En l'absence de donnée pathogénique plus précise tous les traitements
adjuvants de la douleur peuvent être proposés : physiothérapie antalgique,
acupuncture … Il faut reconnaître que beaucoup de ces mesures thérapeutiques
n'ont pas démontré formellement leur efficacité mais elles apportent souvent un
soulagement aux patients. Ces prescriptions doivent être raisonnées et
justifient parfois un contact avec le médecin conseil pour expliquer une
démarche qui ne répond pas forcément aux règles médicales habituelles de
l'"Evidence Based Medecine".
6) Le suivi médical de ces patients est particulièrement difficile. En pratique, on observe souvent deux
attitudes excessives. Dans certains cas, tout nouveau symptôme même banal
entraîne la prescription de nombreux examens complémentaires souvent inutiles ou
à l'inverse, de nouveaux symptômes sont mis abusivement sur le compte de la
fibromyalgie. Il n'y a pas de "recette" mais le médecin traitant doit rester
vigilant car l'histoire naturelle d'une fibromyalgie peut être émaillée
d'affections organiques indépendantes. C'est certainement l'un des points
pratiques les plus difficiles à maîtriser.
Conclusion
La fibromyalgie n'est vraisemblablement par une entité spécifique mais un syndrome qui regroupe des affections douloureuses chroniques caractérisées par un état d'hyperalgie.Dans l'état actuel des connaissances, personne ne peut affirmer détenir la vérité, c'est-à-dire comprendre avec précision les mécanismes.En conséquence, l'attitude la plus cohérente est certainement d'agir par
élimination, en évoquant la possibilité d'une affection organique douloureuse
puis de reconnaître et prendre en charge la douleur et son retentissement
fonctionnel.Néanmoins, cette position n'est
défendable qu'à la double condition que le médecin et le patient acceptent qu'il
s'agisse d'une maladie multifactorielle invalidante, possédant une dimension
psychique importante. Patient et médecin doivent accepter cette situation "de
compromis" et d'attente grâce à un partenariat reposant sur un discours simple
et direct et une relation de confiance malgré les difficultés de prise en charge
de cette affection. L'espoir viendra probablement de deux directions différentes
:
- une meilleure compréhension des mécanismes de régulation centrale de la douleur permettra peut-être d'envisager des traitements antalgiques originaux et adaptés ;
- une meilleure analyse et surtout une meilleure prise en charge des facteurs psychiques initiateurs et amplificateurs de la douleur permettra certainement d'améliorer la qualité de vie de nos patients.
Tableau 1 : Les critères diagnostiques de la fibromyalgie (American College of Rheumatology 1990) :
<>
1)
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Histoire de la douleur étendue : c'est-à-dire du côté gauche et du côté droit du corps, au-dessus et en dessous de la taille et, en plus, douleur du squelette axial (colonne cervicale, dorsale ou lombaire, paroi thoracique antérieure). La lombalgie basse est comprise dans la douleur du segment inférieur, et la douleur de l'épaule et de la fesse est considérée comme une douleur unilatérale.
|
2)
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Douleur à la palpation digitale de 11 des 18 points sensibles suivants en exerçant une pression voisine de 4kg
|
| |
Le point douloureux est considéré comme positif s'il est réellement douloureux et non simplement sensible. Le diagnostic de fibromyalgie est retenu si les deux critères sont réunis et si la douleur étendue dure depuis au moins trois mois
|
Tableau 2 : Les
affections qu'il faut éliminer avant d'évoquer un syndrome
fibromyalgique
1.
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Infections chroniques
:
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2.
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Affections
endocrino-métaboliques :
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3.
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Affections microcristallines
et dégénératives chroniques :
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4.
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Affections dysimmunitaires
:
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5.
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Affections musculaires
:
|
|
6.
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Affections malignes
:
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7.
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Affections psychiatriques
:
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8.
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Affections iatrogènes
:
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Références
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- Bennett RM. Fibromylagia and the disability dilemma.
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- Wolfe F et al. A prospective, longitudinal, multicenter
study of service utilization and costs in fibromyalgia.
Arthritis Rheum 1997; 40 : 1560-70.
Merçi pour cette documentation,,,en effet,il faut étre égoiste et s´écouter,
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